Après 7 jours de confinement dans le centre médical vieillot de Khujirt, en plein centre de la Mongolie, nous sommes autorisé.e.s à sortir. Les barrages mis en place durant les jours de célébration du Nouvel An Lunaire sont levés et nous pouvons à nouveau circuler librement dans le pays.


Le 3 mars donc, nous reprenons notre tour dans la campagne mongole. L'ambassade de France ici, qui nous a été d'une grande aide lorsque nous nous sommes retrouvé.e.s bloqué.e.s aux portes de Khujirt, nous conseille maintenant de rentrer en France au plus vite. Nous tentons d'expliquer que nous voyageons tous.tes les 5 sur le long terme et que le retour en France n'est pas ce que nous voulons, encore moins en avion. Nous n'arriverons pas à nous faire comprendre, leur seul objectif étant de nous faire quitter la Mongolie. 

Alors on réfléchit, on se pose des questions, on se concerte et on doute. On décide ensemble de continuer et d'adapter le tour, en reprenant doucement le chemin d'Oulan-Bator, au cas où.


Le retour à la capitale se fait 5 jours plus tard, comme prévu. Avec de splendides paysages en tête et de belles tranches de vie dans les yourtes, comme espéré. 

Nous avons à peine le temps de retrouver le confort de la vie citadine que le premier cas de contamination par le virus dans le pays est annoncé, comme redouté. Nous sommes le 10 mars. Mumu est à ce moment-là à bord d'un bus, en partance pour Oulan-Oudé. Quant à moi, je devais partir quelques heures plus tard pour l'ouest du pays, afin de continuer vers le Kazakhstan. C'est désormais impossible, le gouvernement bloque tout jusqu'au 16 mars. Mince, à si peu de temps près...


Bien. Ne pas se laisser abattre. Il semblerait qu'il reste des liaisons directes pour Istanbul. Je suis tentée. Je me dis que ça peut être un bon rebondissement, de passer quelques temps en Turquie, et puis ça me rapprocherait de la Géorgie, où j'aimerais être au mois de mai. Cette idée me fait envie, et cela compense avec mon insatisfaction de devoir encore prendre un avion.

Ah. D'après l'ambassade, il n'y aurait déjà plus de vols pour la Turquie. Il ne resterait que la compagnie russe Aeroflot qui opèrerait jusqu'à Moscou. Bon. Pas Istanbul, alors. Mais Moscou. Pourquoi pas. Il est peut-être possible de rejoindre l'Azerbaïdjan ou la Géorgie depuis Moscou. Mais est-ce faisable en moins de 4 jours (j'ai passé 86 jours en Russie, et mon visa m'en autorise 90) ? Je mets mon allié le plus précieux sur le coup : mon papa. Après de nombreuses recherches précises et documentées reçues de sa part par e-mail, la réponse est : oui. Allez, va pour Moscou ! Давай !

En fin de journée, je décide de me rendre malgré tout au bureau de Turkish Airlines, parce qu’atterrir en Turquie me plairait davantage que de retourner en Russie. La réponse est claire et précise là-bas : tous les vols de toutes les compagnies sont annulées jusqu'au 28 mars. "You are stuck here", me dit mon interlocutrice.

Ah. Mince. Je rejoins les autres à l'hôtel et leur apprends la nouvelle.

Quelques instants plus tard, nous recevons un nouvel appel de l'ambassade. Au bout du fil, cet interlocuteur toujours aussi infantilisant qui nous sermonne de ne pas l'avoir écouté quelques jours plus tôt lorsqu'il nous conseillait vivement de quitter la Mongolie : "Rendez-vous au bureau d'Aeroflot à la première heure demain matin, pour prendre un avion avant que tout ferme le 13 mars !".

Au moment de se coucher, on décide avec Mumu qu'on fera mieux : on ira à l'aéroport directement, un vol pour Moscou est censé en partir à 8h20.


Mercredi 11 mars. Réveil à 5h. Nous sommes à l'aéroport à 6h et nous apprenons vers 6h30 que le vol est complet. La liste d'attente comprend déjà les 14 membres de Turkish Airlines, bloqué.e.s ici. Nos espoirs s'envolent.

C'est au café de l'aéroport où l'on prend le temps de se réveiller, que l'on croise cette équipe de la compagnie aérienne turque. Je rêverais de me glisser dans une de leurs valises. On apprendra finalement qu'ils n'ont pas eu de place non plus. 

On accepte doucement l'idée d'avoir raté la dernière chance de quitter le pays, et donc celle de rester quelques temps encore ici.


Direction le bureau de l'immigration, mon visa mongole expire dans 3 jours, il ne manquerait plus que d'être clandestine.

110 000 tugriks et me voilà autorisée à rester jusqu'au 14 avril. C'est une bonne nouvelle !


Sur le chemin du retour, nous tentons un passage à l'ambassade de Russie avant la fermeture de midi. Notre interlocuteur semble un minimum préoccupé par la situation, je suis surprise. Il nous apprend qu'un dernier bus partirait ce jour pour reconduire les ressortissants russes en Russie. Nous pourrions monter à bord si nous demandons à notre ambassade d'obtenir en urgence une autorisation spéciale au gouvernement mongol pour que nous puissions figurer sur la liste des passagers. En vitesse, nous nous rendons donc à l'ambassade de France : fermée jusqu'à 16 mars. Bien. À l'aide du numéro d'urgence et de quelques e-mails, nous parvenons à faire passer notre demande. Nous n'avons plus qu'à attendre. Nous allons même à la gare routière, et nous attendons. En fin de journée, on apprend que le bus ne partira finalement pas aujourd'hui et qu'il faudra se tenir prêtes demain. 


On prévient les copaines de l’hôtel par message et on saute dans un taxi pendant qu'ielles préparent l'apéro.


Après une soirée placée sous le signe de la détente, je me couche et suis à nouveau traversée par quelques doutes. Si ce bus part vraiment, avec moi dedans, à destination d'Oulan Oudé, aurai-je assez de temps pour quitter la Russie en 4 jours ? Par voie terrestre ? Et sinon, avec combien d'avions ? Je me repose la question mais non, je ne veux pas rentrer en France pour le moment. Est-ce qu'il ne faudrait pas mieux attendre en Mongolie que tout ça se calme, maintenant que j'ai une extension de visa ?

Mon assistant en recherches d'itinéraires, mon papa, m'apprend qu'il est possible de rejoindre en moins de 4 jours le Kazakhstan depuis Oulan-Oudé. Allez, ce ne sera donc qu'un petit crochet sur mon itinéraire imaginé pour le retour. Je m'endors sur cette idée et le sentiment mi-angoissant, mi-excitant de pouvoir être appelées à n'importe quel moment par l'ambassade de Russie pour monter à bord de ce bus.


Le 12 mars, en fin de matinée, l'ambassade de France annonce la mise en place de charters pour les ressortissants européens, à destination de Moscou, Berlin et Tokyo. Nous n'avons toujours pas de nouvelles pour ce bus et nous nous demandons si nous pouvons y croire encore. Je commence à écrire un mail à l'ambassade pour signaler ma volonté de monter à bord de l'un de ces charters : ce sera Moscou. Je suis coupée par l'appel de Peter, notre contact à l'ambassade de Russie. Il est 13h15, il nous apprend que nous sommes sur la liste des passager.e.s et que le bus partira à 14h de la gare routière. Nos affaires étaient prêtes, on dit au revoir à tout le monde et on saute dans un taxi ! Nous arrivons à 14h précises et trouvons rapidement d'autres personnes qui attendent ce mystérieux bus. Il paraît qu'il est rouge. Ah ! Le voilà. Un citoyen américain, le seul autre non-russe de tous.tes les passager.e.s, nous apprend que le chauffeur ne veut pas de nous trois à bord, de peur que tout le bus soit mis en quarantaine à l'arrivée en Russie. Après quelques temps, il semblerait que l'on ne soit plus l'objet de cette attente mais que nous patientions désormais pour obtenir la signature de quelqu'un alors en réunion. Nous attendons donc, dehors. Puis on décide d'attendre dans le restaurant d'à côté, près de la fenêtre avec vue sur le bus rouge. On en profite pour commander des spécialités mongoles, peut-être la dernière fois avant un moment. 

Dans le doute, j'envoie le mail à l'ambassade de France pour être sur la liste du charter pour Moscou. Ensuite, j'ai le temps de douter à nouveau. Est-ce une bonne idée de monter dans ce bus ? Vais-je pouvoir entrer au Kazakhstan ? Ils sont très stricts, je viens d'un pays où il y a un cas désormais et j'ai le passeport d'un pays où la situation s’aggrave. Est-il possible d'aller plus loin ? D'atteindre l'Azerbaïdjan ou la Géorgie, en 4 jours, et le mieux, par voie terrestre ? Je lance ce défi à mon père. Qu'est-ce que je risque pour dépassement de visa en Russie ? J'envoie un mail à l'ambassade de France en Russie.

Quelques recherches plus tard, mon père m'apprend qu'il est possible de rejoindre l'Azerbaïdjan en moins de 4 jours, mais qu'il faudra prendre un avion jusqu'à Moscou. Le seul moyen de quitter la Russie par voie terrestre en si peu de temps est bien d'aller au Kazakhstan, mais il y a quelques témoignages récents de ressortissants européens se faisant refuser l'entrée même s'ils n'ont pas été dans leur pays depuis plusieurs mois. Le plus sûr est peut-être de rejoindre l'Azerbaïdjan, à l'aide d'un avion ? Après un coup de téléphone à mon papa, je me sens apaisée et me dis que si ce bus part, je monte dedans. Je verrai où en est la situation au moment d'en descendre.


Vers 19h, il y a du mouvement. On se rend près du bus. Peter ne tarde pas à arriver dans son énorme 4x4 avec le précieux papier signé. Il fait l'appel. On s'installe dans le bus, et il démarre à 20h15. On n'en revient pas !


Je réalise seulement que si nous passons la frontière avant minuit, je pers un précieux jour de visa russe, oups. Entre deux sommes, j'aperçois l'heure : 0h08, ouf. J'aurai bien 4 jours pour quitter la Russie.

La suite de la nuit est un peu entrecoupée : des verres de vodkas avec nos covoyageur.euse.s russes, le passage de la frontière et toutes ces procédures sanitaires opérées par un personnel en tenue de cosmonaute. Mais à 6h du matin, le vendredi 13 mars, nous avons la chance d'entrer en Russie. Arrivée à Oulan-Oudé vers 10h, pour un départ de la gare ferroviaire à 14h45. Nous prenons ces quelques heures pour trouver une carte SIM, acheter les billets de train et se ravitailler pour les repas à bord. Embarquement et émotion d'un Transsibérien retrouvé plus tôt qu'imaginé.

Mumu descend le soir-même à Irkoutsk. Elle débute ses deux semaines de voyage en Russie. Je reste dans le train, ma destination est Omsk, deux jours plus tard. Cela me laisse assez de temps pour me reposer et repenser à la suite.


Durant les premières 24h, je me repose et parviens à ne plus trop y penser. Je suis dans le train pour Omsk et dès que j'en descendrai, je sauterai dans le bus de nuit pour Astana, capitale du Kazakhstan. J'y serai le 16 mars à 6h du matin, ce qui me permet de rester en règle pour mon visa russe. J'ai même trouvé une couchsurfeuse pour m'accueillir les premiers jours là-bas.

Puis, je lis qu'il y a des nouvelles concernant le Kazakhstan, il semble y avoir eu un premier cas. Mais les restrictions d'entrée ne me concernent pas puisque je n'étais pas en France depuis moins de 30 jours, en théorie. Je reste optimiste pour le tenter et me dis que si je suis refusée à l'entrée il me restera une journée pour pleurer auprès des autorités russes pour obtenir un visa de transit et filer vers les pays Baltes. Je me sens presque sereine. Bon, presque. J'ai toujours cette crainte de réussir à entrer puis d'être bloquée dans le pays après la fermeture des frontières ou l'arrêt des ferries sur la mer Caspienne. C'est la même crainte qui m'a fait quitter la Mongolie, ce côté non rassurant d'être bloquée en Asie Centrale, entourée de pays pour la plupart déjà fermés. Dans ce cas, ne vaut-il pas mieux viser directement les pays Baltes (l'Europe) ? Ce dilemme qui revient depuis quelques semaines maintenant, celui de suivre un sentiment de sûreté ou de continuer l'aventure comme imaginée. J'apprends au même moment que certains pays européens ont déjà fermé leurs frontières. Quel casse tête !


Quelques heures plus tard, je découvre que l'Azerbaïdjan ne délivre plus de visa pour les 45 prochains jours, et que la frontière avec la Géorgie est fermée. Ainsi, le Kazakhstan devient donc un cul-de-sac. Les doutes reviennent alors. Dans 24h, je dois décider si je monte dans le bus pour le Kazakhstan ou non. Je préviens mon père qui redouble d'efforts dans ses recherches. Dans ce cas, il faudrait filer vers la Géorgie directement, mais cela implique un dépassement de visa. Si je ne tente pas le Kazakhstan, j'ai une journée pour essayer de prolonger mon visa russe. Est-ce seulement possible ? Il faudrait vérifier la situation en Turquie aussi, qui se situe sur mon chemin entre la Géorgie et l'Europe. N'est-il pas plus sûr de viser les pays Baltes directement ? Tiens, j'ai l'impression de m'être déjà dit ça..

Je profite d'un arrêt de 34 minutes pour appeler mon papa. Lorsque l'on raccroche, il se met à ses nouveaux devoirs : comment rejoindre les pays Baltes sans dépassement de visa ? Le critère sans avion semble de trop cette fois-ci. De mon côté, je tente de savoir ce qu'il se passe si on ne quitte pas la Russie avant la fin de son visa, mais sans trop de conviction, je n'ai pas vraiment envie de tenter. 

Mes envies continuent de tourbillonner au gré des vents, ma girouette intérieure a le tournis. C'est dur d'abandonner l'idée d'un voyage imaginé depuis longtemps. 

Le dépassement de visa russe ne m'attire vraiment pas, je suis à nouveau tentée par l'idée d'essayer d'entrer au Kazakhstan et de voir si je peux y faire une demande de visa de transit pour la Russie. Je me dis que si je suis refusée à l'entrée, ça me fera une bonne excuse pour avoir dépassé mon visa russe. Ça ne me rassure pas, mais c'est la seule solution sans avion. 

À moins que... Si je prends un seul avion jusqu'à Moscou, je peux y arriver le 15 au soir grâce à la magie des fuseaux horaires. Cela me laisserait plus de 24h pour rejoindre Riga par exemple, c'est faisable ! Ah, mais le site de la compagnie de bus que je consulte m'informe de la suspension des liaisons entre Moscou et Riga.


Alors que c'est la nuit en France et que j'accorde à mon papa une pause bien méritée, les copaines resté.e.s en Mongolie prennent le relais et appelle l'ambassade de France au Kazakhstan pour moi. Un Français s'est fait refuser la veille à la frontière, alors qu'il n'a pas été en France depuis au moins 3 mois. J'ai ma réponse, j'abandonne donc l'idée d'aller au Kazakhstan. Je décide de prendre un vol pour Moscou, puis de rejoindre Saint-Pétersbourg par le train de nuit, pour ensuite atteindre les pays Baltes ou Scandinaves. La Lettonie a annoncé la fermeture de ses frontières pour le 16, à minuit. L'Estonie peut vite devenir un cul-de-sac si les ferries pour la Finlande sont suspendus. En arrivant à Saint-Pétersbourg, j'aurai donc une journée pour rejoindre Helsinki ou Tallinn.

Et puis si ces frontières ferment avant que je ne les franchisse, je pourrai toujours me rendre à l'aéroport et m'envoler vers un pays encore ouvert. Mais je me dis qu'à reprendre un avion, je crois que je prendrai un vol pour la France. Épuisée, j'aurai le sentiment d'avoir tout essayé.


Ça y est, il est l'heure de quitter ce cocon surchauffé qu'est le wagon n°14 du train Vladivostok-Omsk. Je saute dans un taxi, direction l'aéroport ! Le vol repéré pour Moscou décolle dans 3h. Le chauffeur est adorable, on discute un peu et lorsque mon russe s'épuise, il fait mille efforts pour que je le comprenne. Lorsque je lui dit que je ne rapporte pas de souvenirs matériels d'un voyage aussi long, il m'offre une petite peluche suspendue à son rétroviseur, symbole des JO. Je trouve le geste adorable et il me fait beaucoup de bien !


En arrivant à l'aéroport, les émotions varient rapidement en apprenant que le vol pour Moscou est plein. Il n'y a plus d'autre vol pour aujourd'hui et mon visa expire demain soir. Je craque un peu, et m'assied sur un banc dans l'aéroport. Il y a toujours cette solution de continuer par voie terrestre, en ayant les preuves d'avion plein pour justifier mon dépassement de visa. Mais je crois que je n'ai plus cette énergie. J'appelle mon père pour trouver un peu de réconfort. De son côté, il a trouvé un vol directement pour Saint-Pétersbourg le lendemain à 5h30 du matin, avec une arrivée à 6h25, due au décalage horaire. Ce qui me laisse donc la journée pour quitter la Russie. L'Estonie a annoncé la suspension des ferries vers la Finlande, et même la fermeture de ses frontières pour le lendemain soir. Je viserai donc Helsinki, avec en second choix Tallinn, même si l'idée m'enchante moins. Et toujours la solution de l'aéroport de Saint-Pétersbourg pour rentrer en France. Je me sens mieux !


Il ne me reste plus qu'à trouver où dormir à Omsk : ce sera l'Aero Hotel, en face de l'aéroport. Je bénéficie d'une réduction car j'occuperai la chambre moins de 12h. Je profite du restaurant et de la douche, ainsi que du confort de cet immense lit. Ce n'est pas désagréable.


Lundi 16 mars, réveil à 3h du matin. Je suis à 3h30 dans le hall de l'aéroport d'Omsk et à 6h30 dans celui de Saint-Pétersbourg. Je rejoins directement la gare de Finlande, celle d'où devrait partir le train Allegro à destination d'Helsinki. En y arrivant, je m'aperçois que je suis réveillée depuis déjà 9h, alors qu'il n'est que 9h du matin. Je m'assied face à l'immense écran d'affichage où je peux lire que mon train est bien annoncé à 11h30. Je patiente et recommence à y croire. 


Je monte alors dans ce train et prends place dans ce siège bien trop confortable, je ne me sens déjà plus en Russie. Lorsque les douaniers russes viennent me contrôler et apposent sur mon passeport le tampon de sortie de territoire, je me sens soulagée. Je suis en Europe, la région du monde actuellement la plus touchée par le virus. Mais j'ai cette drôle d'impression de me sentir à nouveau chez moi, et en cette période de confinement qui arrive, c'est assez rassurant. Et surtout, le voyage n'est pas encore fini !